Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog littéraire d'Alexandre Faury

Le blog littéraire d'Alexandre Faury
Archives
29 août 2011

Le chapitrage d'un livre

Alors que je suis en cours d'écriture de deux projets de roman plus aboutis que le premier, je m'interroge sur plein de choses mais surtout sur la constitution du récit en chapitres. Comme il n'y a, à ma connaissance, aucune autorité dictant la constitution idéale du chapitrage d'un livre, j'aimerais avoir vos avis, lecteurs, afin de savoir ce qu'est selon vous le chapitre parfait.

Combien vous attendez-vous à trouver de chapitres dans un livre ? Doivent-ils contenir seulement une scène ou plutôt un fragment entier d'histoire ? Doivent-il être longs, courts, grands, gros, avoir les yeux bleus, les cheveux roux ? Comment doivent-ils commencer et finir ?

Merci d'avance si vous prenez le temps de laisser votre commentaire.

Publicité
13 juillet 2011

Grand Prix Universitaire de la Nouvelle : Fragments de campus (Hier, aujourd’hui, demain)

Nous voici 4 ans après la dernière publication de ce blog, 4 années pendant lesquelles les Muses inspiratrices ont connu des départs en retraite, des remplaçantes mal formées qui ont négligé le boulot, perdu des adresses de clients, etc. Bref du boulot de stagiaire qui m'a empêché de trouver l'idée de mon futur best-seller.

Un deuxième projet de roman est en train de prendre forme en format numérique et en 2D et à cette occasion (et surtout pour masquer mon manque d'inspiration sur une aussi longue durée) je ressors un texte oublié datant de 2005 et qui m'a inconsciemment inspiré pour mon roman Situations commencé quelques mois après. Je me suis fait rire tout seul en le relisant, j'espère qu'il vous amusera aussi. :)

 Il a été écrit à l'occasion du Grand Prix Universitaire de la Nouvelle sur le thème "Fragments de campus (Hier, Aujourd'hui, Demain)" mais il n'a pas été envoyé car il est resté inachevé. Cette oeuvre imparfaite figurera donc parmi les dernières pages de mes oeuvres complètes publiées dans quelques dizaines d'années dans la collection la Pléiade.

« Excusez-moi, madame. Mais je ne saisis pas trop ce que vous enseignez.

-Je suis professeur agrégagée d’histoire-chimie. »

Ainsi commença le premier cours de ma première année de sciences doctoriales. Un cours bien étrange car il commençait par un résumé de la vie de Louis XV alors que l’intitulé du cours était « Ascension sociale des réactions chimiques ». Je ne puis m’empêcher de faire une deuxième intervention : « Excusez-moi de vous déranger à nouveau mais je ne comprends pas l’intitulé du cours, ni pourquoi il commence par Louis XV.

-Parce que j’enseigne l’histoire et la chimie.

-Oui mais quel rapport avec la chimie ?

-C’est une mise en contexte historique, parce que la chimie ne s’étend pas que sur un siècle.

-Oui mais dans ce cas ça s’appelle « Histoire de la chimie » et non « Ascension sociale des réactions chimiques », ça veut rien dire ça. D’ailleurs je ne comprends même pas le nom de mes études : sciences doctoriales. Qu’est-ce qu’on y apprend en fait ? Le nom me fait penser à « docteur » mais je n’ai pas envie d’être docteur.

-Je comprends bien vos problèmes mais là vous me pourrissez un peu mon cours et je ne pourrais pas vous répondre. Voyez avec le président de l’université.

-Ok, merci. »

Le cours n’était pas très passionnant. Vers la moitié du cours la prof a commencé à parler de sa famille et des problèmes de santé de son tonton. Donc j’ai entamé une discussion avec mon voisin de gauche. A la fin du cours nous sommes sortis ensemble pour aller manger. En considérant sa petite taille je lui ai demandé : « Tu ne me sembles pas très grand pour un étudiant, tu as quel âge ?

-Huit ans.

-Ah oui d’accord je comprends mieux. Mais comment peux-tu être étudiant à huit ans ?

-Je me suis inscrit.

-Oui d’accord mais tu as ton bac ?

-Bien sûr, sinon je n’aurais pas pu faire ma licence de philosophie mécanique.

-Donc c’est ta quatrième année d’étude ?

-Oui, je ne sais pas pourquoi j’ai pris sciences doctoriales, je suis comme toi je ne sais pas ce que c’est donc il y a un effet de surprise dans tout ça.

-Oui c’est ce que je me suis dit. Mais ce qui m’intrigue surtout c’est le cours de coloriage, qu’est-ce que c’est exactement ?

-Eh bien on te donne un dessin et tu le colories avec des feutres, de la peinture ou ce que tu veux.

-C’est pas très intéressant ça, j’en ai déjà fait en sixième et en cinquième et j’atteignais difficilement la moyenne.

-Moi j’aime bien.

-Est-ce que tu saurais où se trouve le bureau du président ?

-Quel président ?

-Le président de notre université ! On dit pas président ?

-Si c’est bien ça, c’est facile il est tout en haut de la tour. Il paraît qu’elle est maléfique.

-La tour ? Ah oui je la vois d’ici, je ne l’avais pas remarquée. Merci.

-De rien. A tout à l’heure.

-A plus. »

Elle commençait drôlement cette journée. Mais bon, c’est marrant, ça me plaît bien. Je me dirigeai donc vers cette tour qui ressemble plutôt à un donjon. En montant les escaliers, je perçus un faible bruit venant d’en haut. Arrivé en haut je vis deux gardiens devant la porte du bureau du président. L’un d’eux me dit : « Excusez-moi mais ça va pas être possible.

-Pardon ?

-Vous ne pouvez pas entrer, le président est en train de dormir.

-Il n’a pas à dormir pendant les heures de travail !

-Il est douze heures zéro, c’est la pause repas.

-Eh bien raison de plus ! Réveillez-le et faites-le manger. J’ai besoin de le voir.

-Dans ce cas donnez-nous le mot de passe.

-Je ne sais pas quel est le mot de passe.

-C’est tracteur, me dit l’autre gardien.

-T’es con toi, fallait pas lui dire.

-Mais, il a l’air sympa ce jeune, y a pas de problème. Je te laisse entrer moi. Tu viens pour quoi en fait ?

-Pour me renseigner sur ma filière, mes cours et éventuellement m’inscrire ailleurs si ça ne me plaît vraiment pas.

-Ok je vais prévenir pépé. »

Il entra dans la pièce, puis vint me chercher pour me faire entrer une minute après. Je me retrouvai alors face à un petit vieux, qui avait trouvé la fantaisie de mettre une perruque bariolée, je ne sais pas trop pourquoi. Je lui dit en ces termes : « Bonjour je voudrais des renseignements s’il vous plaît.

-Bien sûr, assieds-toi. Tu veux quelque chose à manger ? Je peux faire des œufs sur le plat.

-Non merci. Je voudrais savoir simplement en quoi consistent mes études de sciences doctorales.

-Les sciences doctorales ! Je ne savais même pas qu’il y avait ça dans mon université ! C’est à cause des nouvelles réformes, je suis largué.

-C’est bien dommage, si vous ne savez pas m’expliquer ça je ne vois pas qui pourrait le faire. Mais j’ai remarqué que les cours ne correspondent pas exactement à l’intitulé du cours. Enfin je n’ai fait qu’un cours pour le moment mais on a parlé de Louis XV et de tonton Jean-Charles pendant deux heures dans un cours intitulé « Ascension sociale des réactions chimiques ».

-Ah oui ça je peux l’expliquer. On a écrit des morceaux de phrases sur des papiers que l’on a mis dans un chapeau. Tu vois c’est ce chapeau là sur le portemanteau. Puis on les a tirés par paires et on en a fait les appellations des cours.

-Dans ce cas ça ne me plaît pas beaucoup.

5 juin 2007

Léonidas et les 300 aux Thermopyles

David___Leonidas_aux_Thermopyles

Jacques-Louis David, Léonidas aux Thermopyles, 1814, huile sur toile, 395x531 cm, musée du Louvre

En février 2007 est sorti le film 300, péplum teinté d'heroic fantasy inspiré très librement d'un épisode des guerres médiques opposant la Perse et les cités grecques au Ve siècle avant J.-C.

Le nombre 300 désigne le nombre de Spartiates commandés par Léonidas, partis avec 7000 autres guerriers environ, venus des cités grecques du Péloponnèse.

Le film est adapté d’une BD de Franck Miller (auteur de Sin City, entre autres) mais nous connaissons cette période de l’histoire par Hérodote, le grand historien grec du Ve siècle, contemporain des événements dont il parle.

De son Histoire (ou Enquête) en neuf livres c’est le septième qui traite de la deuxième guerre médique. L’action du film se situe en 480 avant J.-C. dans le passage des Thermopyles, très étroit donc idéal pour retenir l’ennemi.

Je vous propose quelques extraits tirés d’une traduction de l’œuvre d’Hérodote par Larcher en 1850 :

Statue_de_L_onidas___Sparte

Statue de Léonidas à Sparte

Première mention de Léonidas :

CCIV. Chaque corps de troupes était commandé par un officier général de son pays ; mais Léonidas de Lacédémone était le plus considéré, et commandait en chef toute l'armée. Il comptait parmi ses ancêtres Anaxandrides, Léon, Eurycratides, Anaxandre, Eurycrates, Polydore, Alcamènes, Téléclus, Archélaüs, Agésilaüs, Doryssus, Léobotes, Echestratus, Agis, Eurysthènes, Aristodémus, Aristomachus, Cléodéus, Hyllus, Hercule.

Les rois de Sparte sont donc des descendants d’Hercule ! Pas mal comme ancêtre pour un peuple de guerriers !

Première mention des trois cents Spartiates :

CCV. […] Il partit alors pour les Thermopyles, et choisit pour l'accompagner le corps fixe et permanent des trois cents Spartiates qui avaient des enfants. Il prit aussi avec lui les troupes des Thébains, dont j'ai déjà dit le nombre.

Ces Spartiates doivent avoir des enfants car s’ils meurent leur descendance sera assurée.

Précédemment dans le texte, Hérodote estime les effectifs de l’armée perse :

CXXXXV. […] Ce nombre, ajouté à celui des troupes asiatiques, faisait en tout deux millions six cent quarante et un mille six cent dix hommes.
CLXXXVI. Quoique le nombre des gens de guerre fût si considérable, je pense que celui des valets qui les suivaient, des équipages des navires de ravitaillement, et autres bâtiments qui accompagnaient la flotte, était plus grand, bien loin de lui être inférieur. Je veux bien cependant le supposer ni plus ni moins, mais égal. En ce cas-là, il faisait autant de milliers d'hommes que les combattants des deux armées. Xerxès, fils de Darius, mena donc jusqu'à Sépias et aux Thermopyles cinq millions deux cent quatre-vingt-trois mille deux cent vingt hommes.
CLXXXVII. Tel fut le total du dénombrement de l'armée de Xerxès.

Si l’on en croit Hérodote, la guerre opposerait donc environ 7000 Grecs à 2641610 Perses !

Le film montre la bataille d’une manière tout à fait spectaculaire, avec jets d’hémoglobine, ralentissements et accélérations de l’image, sur fond de musique épique. L’aspect graphique est très travaillé et on retrouve l’influence d’Hérodote dans certaines scènes, comme celle-ci :

CCXXVI. Quoique les Lacédémoniens et les Thespiens se fussent conduits en gens de cœur, on dit cependant que Diénécès de Sparte les surpassa tous. On rapporte de lui un mot remarquable. Avant la bataille, ayant entendu dire à un Trachinien que le soleil serait obscurci par les flèches des Barbares, tant était grande leur multitude, il répondit sans s'épouvanter, et comme un homme qui ne tenait aucun compte du nombre des ennemis : «Notre hôte de Trachinie nous annonce toutes sortes d'avantages ; si les Mèdes cachent le soleil, on combattra à l'ombre, sans être exposé à son ardeur». On rapporte aussi du même Diénécès plusieurs autres traits pareils, qui sont comme autant de monuments qu'il a laissés à la postérité.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur cette bataille, que ce soit chez Hérodote ou dans le film 300 mais je n’en dirai pas plus pour ne pas alourdir la lecture. N’hésitez pas à réagir sur cet article, surtout si vous avez une question à propos du film ou si vous voulez laisser une critique. 

29 mai 2007

Méthode de divination : les pâtes alphabet

pates_alphabet

Le potage de pâtes alphabet

Une question essentielle avant d’aborder ce thème culinaire. C’est une question que peu de personnes se posent et qui mérite réflexion : pourquoi les fabricants de pâtes alphabet se sont-ils embêtés à créer trente-six formes de pâtes (considérant les vingt-six lettres de l’alphabet et les dix chiffres, bien que l’on puisse supposer que le zéro et le O se confondent, donc disons trente-cinq formes de pâte) ? Finalement, lorsqu’elles sont mangées et avalées, elles finissent par avoir la même consistance dans notre estomac. Pauvres pâtes torturées par les perfides sucs digestifs ! Mais alors pourquoi avoir créé différentes formes en prenant pour modèles les lettres de l’alphabet latin et les chiffres arabes ? Les Japonais ont-ils deux mille sortes de pâtes alphabet dans chaque paquet pour représenter leurs 1945 kanji officiels, les 46 lettres du syllabaire hiragana et les 46 autres lettres du syllabaire katakana ?

La raison de notre alphabet transformé en nourriture est simple : les pâtes alphabet servent à la divination ! Accessoirement elles peuvent aussi servir à remplacer une lettre perdue dans un jeu de Scrabble. (Je rappelle, puisque on en parle, que les deux jetons blancs du Scrabble ne sont pas des jetons de secours mais des jokers, il n’est donc pas recommandé d’écrire au feutre une lettre que vous auriez perdue à cause de votre étourderie.) Mais la fonction principale des pâtes alphabet est bel et bien la divination, c’est l’esprit des pâtes alphabet qui me l’a révélé dans un rêve.

« Jeune humain, m’a-t-il dit, tu es dans une période de questionnements sur ta personne physique, tu t’interroges sur ton avenir, ton but dans la vie. Je suis l’esprit des pâtes alphabet et j’aimerais te révéler quelque chose en exclu mondiale ! Les pâtes alphabet que je gouverne en chef avisé peuvent te révéler des bribes de ton avenir. […] »

Je m’arrête là pour la citation et je vais vous révéler étape par étape ce qu’il m’a dit.

Étape 1 : faire cuire une bonne casserole de pâtes alphabet avec beaucoup de bouillon.

Étape 2 : lorsque les pâtes semblent bien cuites, servez-les chaudes et dégustez-les en famille, avec des amis, ou seul comme un pauvre abandonné. (Attention à ne pas vous brûler la langue !)

Étape 3 : ne mangez pas tout comme un goinfre sans esprit ésotérique ! Tout au long de votre étape de dégustation, faites autant de pauses que vous le désirez, selon le nombre de divinations que vous voulez faire. Voici comment procéder : plongez votre cuillère dans une partie de l’assiette creuse riche en bouillon et ressortez-la. Quelques pâtes devraient se trouver dans la cuillère, il n’en faut pas trop et il faut qu’elles puissent être aisément lisibles. Formulez une question à haute et intelligible voix ou mieux, commencez votre phrase par « Ô toi, Grand Esprit des pâtes alphabet, dis-moi je t’en prie quel… » et terminez la phrase par ce que vous voulez savoir. Lisez le mot obtenu dans une perspective logique, tant au niveau de la prononciation que de l’ordre des lettres.

Un exemple pour clarifier tout ça serait le bienvenu. Ayant expérimenté cette technique, j’ai appris que je mourrai à cause d’un (ou d’une) knofjnoc et que mon fils exercera probablement le métier de gdaavlux.

La méthode paraît assez comique et risible, vous allez me dire (peut-être après avoir vérifié dans le dictionnaire tout de même, non ?) car knofjnoc et gdaavlux ne sont pas des mots français. C’est exact, mais le problème est là : l’esprit des pâtes alphabet est polyglotte, il parle toutes les glottes du monde. Il faut donc vérifier dans tous les dictionnaires possibles ce que peuvent signifier ces mots. Et il n’est pas facile de se procurer un bon dictionnaire slovaque-français, estonien-français ou encore tagalog-français. C’est pourquoi les recherches peuvent être très longues. Mais la méthode me semble suffisamment crédible pour tenter l’expérience. On peut toujours tomber sur une prédiction en français ou dans des langues qui nous sont proches, comme l’anglais, l’espagnol, l’italien, l’allemand, et ainsi la divination n’en sera que plus passionnante. Il faut compter sur la chance et aussi être patient et persévérant.

J’espère que je vous aurai convaincu et donné envie d’essayer. La divination est maintenant à portée de tous et si ça ne marche pas vous n’aurez rien perdu car vous aurez dégusté un bon potage.

Lecteurs, pour finir je fais appel à votre science. Si vous connaissez l'origine des pâtes alphabet je serais ravi de l'apprendre et de le faire savoir au monde car je n'ai pas trouvé cette info sur Internet. Merci d'avance.

21 mai 2007

Article du 21 mai 2007 - Scandale politique

Toilettes_jolies

Voici un petit article de journal de ma composition inspiré par le contexte politique actuel. J’ai fait en sorte de rester le plus neutre possible, cet article n’est pas destiné à exposer mes convictions politiques ou à discréditer ou sublimer qui que ce soit. Même si cela paraît évident, je tiens tout de même à préciser que les événements et discours cités sont entièrement fictifs.

Lundi 21 mai 2007

Une affaire qui sent mauvais

À peine quelques jours après sa nomination au Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Roselyne Bachelot est déjà la cible d’un mini scandale dans le paysage politique français à cause d’une diarrhée foudroyante qu’elle aurait contractée ce week-end.

François Hollande a été le premier à prendre la parole, qualifiant la ministre d’"irresponsable". "Quand on est ministre de la Santé, on ne peut pas se permettre de tomber malade. Cela décrédibilise la fonction et les Français se sentent trahis". Ces paroles ont été approuvées par la majorité des socialistes ainsi que par l’extrême gauche.

Le président Nicolas Sarkozy, devant l’ampleur que prenait cette affaire, s’est empressé de répondre que Mme Bachelot est une femme "compétente" en qui il a "toute confiance". Il a insisté sur le "caractère mineur" du problème qui relève du "cadre privé". "Je ne crois pas que ce soit une bonne chose de mélanger la vie privée et la vie politique des ministres. Cet incident a eu lieu dans un cadre privé et cela ne doit pas entacher la fonction de Mme Bachelot" a-t-il déclaré ce matin sur Europe 1.

Le premier ministre François Fillon s’est aussi voulu rassurant. "Roselyne  Bachelot est docteur en pharmacie, elle saura se soigner convenablement et ainsi se rétablir au plus vite. Nous espérons qu’elle pourra ainsi assister au premier Conseil des ministres de ce gouvernement qui aura lieu mercredi".

Malgré cela, les premières manifestations contre la ministre sont apparues aux alentours de 13h dans quelques grandes villes de France. Des incidents ont même été recensés à Paris et à Lyon où de jeunes casseurs ont été arrêtés par les forces de l’ordre et mis en examen. À Paris, Jean-Luc, jeune manifestant de la Ligue communiste révolutionnaire, s’est dit "révolté par le laisser-aller" de Roselyne Bachelot. "Quand on a de hautes responsabilités il faut donner l’exemple et rester irréprochable" a-t-il lancé tout en brandissant une banderole "Bachelot démission".

Un appel suivi par le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, qui a qualifié d’"abomination" la diarrhée de Roselyne Bachelot. Après l’avoir appelée à démissionner, il a ajouté que "décidément, Mme Bachelot ne manque pas une occasion de faire parler d’elle par son ridicule".

Un sondage Ipsos publié à 16h indique que 63 % des Français ne se disent "pas choqués" par cette diarrhée inopinée, contre 31 % de "choqués" ou "très choqués" et 6 % de "sans avis".

Le président de l'UDF, François Bayrou, prenant comme appui les résultats de ce sondage a voulu réveiller les consciences, qualifiant la diarrhée de Roselyne Bachelot d’"accident" et d’"objet de discréditation abusive". Il appelle à juger la politique de la ministre sur des actes plutôt que sur de "vulgaires problèmes intestinaux".

L’ancien président Jacques Chirac veut apporter tout son soutien à Roselyne Bachelot et rappelle que les diarrhées sont la première cause de mortalité infantile dans les pays du tiers monde. "Le cas de Mme Bachelot doit être une prise de conscience des Français sur ce fléau qu’est la diarrhée chez les jeunes enfants d’Afrique. Il faudrait mette en place de toute urgence un plan international de lutte contre la diarrhée, qui serait géré par les Nations unies".

La principale intéressée dans cette affaire n’a pour le moment pas souhaité s’exprimer et effectuerait de nombreux allers et retours entre son lit et les toilettes d’après les informations que nous ont fait parvenir son entourage.

Reste à savoir si cette affaire ne portera pas préjudice à l’UMP moins d’un mois avant le premier tour des législatives. Pour André Santini, rallié à Nicolas Sarkozy durant l’élection présidentielle et à qui nous laisserons le mot de la fin, c’est "un problème dérisoire qui a fait couler plus d’encre que de selles".

Publicité
11 mai 2007

Rencontre avec le public le 20/06/07

Paul_Langevin

Chers lecteurs,

J'ai le plaisir de vous annoncer ma première rencontre avec le public :

Mercredi 20 juin 2007 à 18h à la bibliothèque Paul Langevin de Saint-Martin d'Hères

Elle se situe à côté de la place Karl Marx, l'arrêt de tram qui s'en rapproche le plus est Neyrpic-Belledonne (ligne C). Cette rencontre est bien entendu libre et accessible à tous. Je présenterai le roman dans un premier temps en interrogeant le public sur de grandes notions, puis je mettrai en place un petit atelier d'écriture. Si vous avez déjà lu Situations et que vous voulez intervenir pour en faire une courte critique je vous en serai très reconnaissant.

La rencontre devrait durer une heure et il y aura un petit apéro à la fin.

Situations est déjà empruntable dans cette même bibliothèque, il y a deux exemplaires.

Tous mes remerciements vont à Emilie Braymand et au personnel de la bibliothèque qui ont permis l'organisation de cette rencontre.

Info pour les curieux : la photo de cet article représente Paul Langevin, physicien français du XXe siècle connu pour sa théorie du magnétisme.

28 mars 2007

Premier petit bilan

Juste un petit mot pour dire que si vous êtes intéréssé par mon livre et que vous envisagez de l'acheter, ou tout simplement avoir un renseignement qui ne se trouve pas dans ce blog, n'hésitez pas à me contacter par mail : pikalex84@hotmail.com ou par téléphone au 06 71 36 44 52. Il coûte actuellement 19 € et je peux les fournir moi-même, j'en ai un petit stock à écouler.

Je n'ai reçu que des critiques positives pour le moment, venant même de la part de professeurs de lettres, ce dont je suis très fier. Les critiques négatives sont évidemment les bienvenues car moi-même je trouve beaucoup de défauts à ce premier roman et j'aimerais avoir vos avis de lecteurs exigeants.

Merci d'avance, et merci aux premiers commentateurs de ce blog, ça m'encourage à continuer.

27 mars 2007

Extrait (situation n° 9)

IMGA1495

Voici un nouvel extrait du roman, dans lequel Andy, étudiant en lettres modernistes à l'université Stan Lee de Gros-Noble, essaye de se rendre à son premier cours à la fac. Il vient de se tromper de salle et cherche la bonne. (La photo ci-dessus a été prise à l'université Stendhal de Saint-Martin-d'Hères.)

Je sors de la classe. Je me dirige vers une salle au hasard pour suivre mon cours de mécanique des hydravions. J’ouvre donc une porte au hasard :

« Bonjour, c’est ici le cours de mécanique des hydravions ?

— Non, ici vous êtes dans un placard.

— Mais... qui parle ?

— Tu ne me vois pas mais je suis l’esprit du placard. Je contiens des instruments de nettoyage du style balais, serpillières, savons, gel douche à disposition des robots nettoyeurs afin de garder l’université super clean.

— Je ne savais pas que les objets pouvaient avoir un esprit. Au revoir !

— Ciao, mec ! »

J’entre dans une autre salle au hasard :

« Bonjour, je suis bien dans la classe de mécanique des hydravions ?

— Oui, tu peux entrer André, nous t’attendions.

— Comment savez-vous que je m’appelle André ? D’ailleurs je m’appelle Andy, pas André, mais vous avez trois lettres correctes.

— J’ai suivi ton combat pour l’inscription en lettres modernistes, tu as été brillant.

— Merci... mais, euh ! Pourquoi je suis le seul élève dans cette salle ? Où sont les autres ?

— Je ne sais pas, en principe j’en attends une trente-deusaine. Ils sont peut-être tous malades, ou absents pour une quelconque raison. L’important c’est que tu sois là, tant pis s’ils ratent leur premier cours, ils rattraperont les leçons.

— Oui, voilà, ils n’ont qu’à pas être absent !

— Parfaitement ! Bon, commençons. Malheureusement je n’ai pu me procurer d’hydravion pour des raisons évidentes : la salle est mal éclai­rée, et peut-être un peu petite. Tant que nous n’en avons pas ce sera atelier pâte à modeler.

— Youpi ! Ça fait longtemps que j’en ai pas fait !

— Tu vas devoir me modeler un bonhomme. N’oublie pas de faire les bras et les jambes. La note comptera avec la note d’exam de fin de semestre.

— O.K., no problemo.

— Bon, je te donne le matériel, choisis les couleurs que tu veux. Voilà. Et tu peux repartir, ce sera un travail à la maison, en attendant l’hydravion. Et maintenant tu as cours d’histoire de la Moldavie à 13h30.

— Merci beaucoup, au revoir !

Je ne savais pas que les lettres modernistes étaient si intéressantes !

20 février 2007

Dictionnaire 2007 : les nouvelles définitions

dictionnaire

     Ces quelques redéfinitions de mots existants sont le résultat d'une consigne d'atelier d'écriture animé par Morgane Marzin, professeur à l'université Stendhal de Grenoble. L'exercice n'a rien d'inédit, il était déjà pratiqué par certains surréalistes et par Flaubert notamment, avec son Dictionnaire des idées reçues. Je soumets les définitions suivantes à vos commentaires.

ANTIMOINE adj. et n. Qui est hostile aux moines.

ARBUSTE n.m. Art de sculpter les bustes.

BABIROUSSA n.m. Nouveau-né ayant les cheveux roux.

BARBARISME n.m. Au Moyen Âge, langue romane parlée par les Barbares.

BASILIQUE n.f. Femelle du basilic.

BASKET-BALL [baskεtbol] ou BASKET n.m. [pl. basket-balls, baskets] (mot angl., basket-ballon) Sport opposant deux équipes de cinq joueurs qui doivent lancer une chaussure dans le panier suspendu de l’équipe adverse.

BOUCLIER v.t. Lier des cheveux en boucles.

BROCHURE n.f. Femelle du brochet.

CHAUDRON n.m. TRAV. PUBL. Goudron à haute température.

CLASSEUR n.m. Fonctionnaire de l’Éducation nationale, chargé de constituer les classes d’élèves dans une école, un collège ou un lycée selon des critères bien précis.

CRS ou C.R.S. [seεrεs] n.m. (sigle). Désigne le gouvernement Chirac-Raffarin-Sarkozy, en fonction de mai 2002 à mars 2004.

DIARRHÉE MYTH. ROM. Divinité issue des sangs mélangés de Diane et de Rhea Silvia. Elle fut transformée par Jupiter en un torrent de boue.

DRAGON n.m. Dragueur inexpérimenté, ne sachant pas déclarer sa flamme.

ÉCHOGRAPHIE [ekografi] n.f. (gr. êkhô, son et graphein, écrire). Art d’interpréter les vibrations sonores et de transcrire leurs principales caractéristiques (fréquence, hauteur, intensité et timbre).

GRENOUILLE n.f. Pâte alimentaire, spécialité de la région de Grenoble.

HYPERBOLE n.m. Récipient hémisphérique de très grande taille, sans anses, qui sert à contenir certaines boissons.

Kleptomane, super-héros d’une bande dessinée américaine, stéréotype du gentleman cambrioleur.

LUSTRE n.m. Période de cinq lampes.

MONTGOLFIÈRE n. En Mongolie, patriotisme, nationalisme exagéré.

ORDINATEUR n.m. 1. Appareil ménager faisant de l’ordre dans une maison. 2. RELIG. Celui qui pratique l’ordination.

PAPILLOTE n.m.inv. Doyen des lettres grecques.

PAPOTAGE n.m. Absence de soupe lors d’un dîner.

PIAF n.m. Oiseau voyant la vie en rose.

PISSENLIT n.m. Fam. Énurésie.

PORTEFEUILLE n.m. Arbre non-résineux.

RÉFLÉCHIR v.t. Fléchir à nouveau.

SANGLIERv.t. Lier avec des sangles.

SORCIÈRE n.f. Anc.fr. Souricière.

TRAMPOLINE,prénom féminin dont l’abréviation usuelle est Pauline. (En français, lors d’une aphérèse de trois phonèmes dans un mot de huit phonèmes, si le quatrième phonème comporte la lettre « o » celle-ci deviendra « au ».)

TUBERCULE MYTH. GR. Tuyau souterrain emprunté à plusieurs reprises par Héraclès lors de ses douze travaux.

URANOSCOPE n.m. Télescope configuré spécialement pour l’observation de la planète Uranus.

VACHERIEn.f. Action méchante faite par une vache.

ZYTHON n.m. Mot inventé pour mettre à la fin du dictionnaire.

ZYTHUM n.m. Zython. Mot inventé tardivement pour empêcher zython d’être le dernier mot du dictionnaire.

19 février 2007

L'Odyssée - Ulysse retrouve son chien Argos

Odysseus_and_Argos___John_Flaxman_1805_Tate_Gallery

     Le premier texte évoqué dans ce blog fait partie d'une des grandes oeuvres de la littérature occidentale, à savoir L'Odyssée d'Homère. Dans cet extrait (chant XVII, 292-349), traduit par Leconte de Lisle, Ulysse (ici Odysseus) est rentré à Ithaque, transformé en vieillard par Athéna. Son fidèle porcher Eumée (ici Eumaios) ne l'a pas reconnu et, le prenant pour un vieillard, il l'accompagne dans son propre palais afin d'y retrouver sa femme et de préparer le massacre des Prétendants. Mais sur la route ils croisent un chien, qui reconnaît immédiatement son maître.

     C'était Argos, le chien du malheureux Odysseus qui l'avait nourri lui-même autrefois, et qui n'en jouit pas, étant parti pour la sainte Ilios. Les jeunes hommes l'avaient autrefois conduit à la chasse des chèvres sauvages, des cerfs et des lièvres ; et, maintenant, en l'absence de son maître, il gisait, délaissé, sur l'amas de fumier de mulets et de boeufs qui était devant les portes, et y restait jusqu'à ce que les serviteurs d'Odysseus l'eussent emporté pour engraisser son grand verger. Et le chien Argos gisait là, rongé de vermine. Et, aussitôt, il reconnut Odysseus qui approchait, et il remua la queue et dressa les oreilles ; mais il ne put pas aller au-devant de son maître, qui, l'ayant vu, essuya une larme, en se cachant aisément d'Eumaios. Et, aussitôt, il demanda à celui-ci :

– Eumaios, voici une chose prodigieuse. Ce chien gisant sur ce fumier a un beau corps. Je ne sais si, avec cette beauté, il a été rapide à la course, ou si c'est un de ces chiens que les hommes nourrissent à leur table et que les rois élèvent à cause de leur beauté.

     Et le porcher Eumaios lui répondit :

– C'est le chien d'un homme mort au loin. S'il était encore, par les formes et les qualités, tel qu'Odysseus le laissa en allant à Troiè, tu admirerais sa rapidité et sa force. Aucune bête fauve qu'il avait aperçue ne lui échappait dans les profondeurs des bois, et il était doué d'un flair excellent. Maintenant les maux l'accablent. Son maître est mort loin de sa patrie, et les servantes négligentes ne le soignent point. Les serviteurs, auxquels leurs maîtres ne commandent plus, ne veulent plus agir avec justice, car le retentissant Zeus ôte à l'homme la moitié de sa vertu, quand il le soumet à la servitude.

     Ayant ainsi parlé, il entra dans la riche demeure, qu'il traversa pour se rendre au milieu des illustres prétendants. Et, aussitôt, la kèr de la noire mort saisit Argos comme il venait de revoir Odysseus après la vingtième année.

Publicité
1 2 > >>
Le blog littéraire d'Alexandre Faury
  • Alexandre Faury est un jeune écrivain grenoblois dont le premier roman, Situations, paraît en 2007. Il vous fait partager sur ce blog ses textes absurdes et loufoques ainsi que des extraits d'oeuvres majeures, allant de l'Antiquité à notre époque.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité